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La parentalité

Les meilleures pratiques pour les cabinets et les autres milieux juridiques

Ces meilleures pratiques visent à soutenir la conciliation travail-famille des avocates et des avocats. Toutefois, certaines d’entre elles peuvent aussi être pertinentes pour soutenir l’équilibre travail-vie personnelle de tous les avocats et les avocates, même s’ils n’ont pas d’enfant.

  1. Favoriser la rétention des dossiers et des clients au retour d’un congé parental

    • Maintenir les dossiers et la clientèle au retour du congé parental, lorsque c’est possible et selon le choix de la clientèle. Sinon, offrir des dossiers d’une complexité équivalente.
    • Sensibiliser les donneurs d’ouvrage à réintégrer l’avocate ou l’avocat dans le processus d’attribution des mandats et à lui offrir des opportunités comparables à celles d’avant son départ.
  2. Offrir du coaching individuel aux avocates et aux avocats parents pour les aider à concilier travail et famille

    • Offrir aux avocates et aux avocats une banque d’heures de coaching individuel en lien avec la parentalité afin de les soutenir dans leur conciliation travail-famille et le maintien de leurs objectifs de carrière, que ce soit en prévision, pendant ou après un congé parental.
    • Le Barreau du Québec offre d’ailleurs aux avocates qui sont de futures mères travailleuses autonomes un programme de coaching individuel.
  3. Encourager et soutenir les avocats appelés à devenir pères qui souhaitent prendre un congé parental

    • Sensibiliser les donneurs d’ouvrage à soutenir les avocats appelés à devenir pères et à éviter les commentaires négatifs liés au congé parental.
    • Organiser des activités pour soutenir et encourager les futurs pères à prendre un congé parental (ateliers sur les bénéfices du partage du congé parental, témoignages, infolettres pour rappeler les mesures de soutien financier, etc.).
    • Veiller à ce que les avocats seniors et les associés du cabinet qui deviendront pères prennent leur congé parental pour donner l’exemple.
  4. Former la direction, les chefs de groupe, les associé(e)s et les gestionnaires à instaurer une culture de travail saine, performante et durable valorisant la conciliation travail-famille

    • Former annuellement la direction, les chefs de groupe, les associé(e)s et les gestionnaires  : 
      • sur les biais inconscients reliés à la parentalité, particulièrement ceux associés aux congés parentaux et à la maternité, afin qu’ils ne freinent pas la progression de carrière des avocates et des avocats parents ou leur accès au statut d’associé(e);
      • sur les façons de travailler qui permettent de mieux concilier et qui délaissent la culture de l’urgence permanente et de de la disponibilité constante. 
  5. Revoir l’objectif d’heures facturables des avocates enceintes

    On calcule qu’une grossesse normale requiert 18  rendez-vous ou examens médicaux, pour un temps estimé total d’environ 40  heures sur toute la durée de la grossesse. Pour une grossesse à risque, ce temps peut augmenter de beaucoup considérant la fréquence élevée des rendez-vous. Il importe de tenir compte de ces réalités. 

    • Adapter les objectifs, notamment en heures facturables, des avocates enceintes pour leur permettre de les atteindre plus facilement et d’ainsi bénéficier des avantages liés, comme une prime de rendement. Cette mesure peut consister à réduire l’objectif mensuel pendant la grossesse ou à exclure le dernier mois (4  semaines) avant le congé parental du calcul pour l’admissibilité au boni.
  6. Formaliser le processus d’accompagnement des avocates et des avocats au départ, pendant et au retour d’un congé parental

    • Se doter d’un processus complet et formel de rencontres et d’échanges entre l’avocate ou l’avocat et les autres parties prenantes (associé(e)s, chef de groupe, ressources humaines) permettra une meilleure gestion des départs et des retours, une clarification des rôles de chacun et chacune dans ce processus et le maintien du contact pendant le congé.
  7. Former les associé(e)s, chefs de groupe et gestionnaires sur le processus d’accompagnement des avocates et des avocats avant, pendant et au retour d’un congé parental et leur fournir des outils adaptés et concrets

    • Outiller les associé(e)s et gestionnaires afin d’assurer l’accompagnement des avocates es et des avocats futurs ou nouveaux parents et les équipes touchées lors des départs et des retours d’un congé parental. Considérant que la préoccupation principale des avocates et des avocats qui partiront en congé parental est l’impact que cette absence aura sur leur carrière, l’accompagnement des donneurs d’ouvrage au cours de la transition est essentiel.
    • Consulter la boîte à outils : Gérer efficacement les congés parentaux dans les cabinets d’avocats (Direction, chefs de groupe, associé(e)s et gestionnaires)
    • Rappeler que les congés parentaux représentent une courte partie de la carrière complète d’une avocate ou d’un avocat, et que l’accompagnement de cet important événement est un investissement qui aura des bénéfices à long terme.
  8. Fournir des outils adaptés et concrets aux avocates et aux avocats appelés à devenir parents qui les aideront à piloter leur transition en congé parental

  9. Sonder les avocates et les avocats parents sur leur expérience de conciliation travail-famille et de transition en congé parental et partager les résultats avec la direction

    • Mener un sondage tous les deux ans auprès des avocates et des avocats portant sur leur expérience et leurs défis de conciliation travail-famille afin de connaître leurs principaux enjeux et être en mesure d’identifier des pistes de solution pour accroître leur équilibre travail-famille.
    • Inclure une section du sondage sur l’expérience de départ et de retour de congé parental, afin d’identifier des pistes d’amélioration pour accroître la rétention des nouveaux parents.
    • Les résultats du sondage et les recommandations associées doivent être présentés à la direction du cabinet ou de l’entreprise, et cette dernière doit s’engager à implanter des actions concrètes.
  10. Planifier les réunions durant les heures régulières de travail

    • Mettre en place un horaire pour les réunions et les rencontres d’équipe qui évitent les horaires très tôt le matin ou en fin de journée (p. ex.  : entre 8  h  30 et 16  h  30).
    • Spécifier les motifs précis justifiant que des réunions puissent être planifiées à l’extérieur de cet horaire, et s’y tenir (p ex.  : urgence avec un client). 
  11. Adopter une politique sur les congés parentaux qui est claire, complète et disponible pour tout le monde

    • Se doter d’une politique écrite et égalitaire sur les congés parentaux, qui soutient et encourage la prise du congé parental par les pères. Cette politique doit être claire et facilement accessible pour tout le monde (p. ex.  : disponible sur Intranet).
    • Plusieurs initiatives peuvent être incluses dans cette politique pour soutenir la progression de la carrière des avocates et des avocats parents. Consulter notre Modèle pour une politique sur les congés parentaux dans les cabinets d’avocats. Celle-ci peut vous servir de guide pour implanter une première politique sur les congés parentaux ou pour bonifier celle qui existe présentement. 
  12. Tenir des ateliers ou des conférences au soutien de la conciliation travail-famille qui visent autant les avocates que les avocats

    • Mettre en place des ateliers reliés à la conciliation travail-famille qui ciblent tous les parents. Assurer une participation des avocats pères dans ces activités pour réitérer le message que la conciliation travail-famille concerne tous les parents de façon égale, et non seulement les mères.
    • Ces ateliers peuvent couvrir divers sujets tels que la diminution de la charge mentale, la répartition équitable des responsabilités familiales à la maison, le sommeil des nouveaux-nés ou des jeunes enfants, l’organisation à la maison, la planification des repas, la gestion des conflits avec les ados, etc.
  13. Suivre les statistiques de rétention et de promotion des avocates qui ont des enfants

    • Suivre trimestriellement les statistiques de rétention et de promotion des avocates qui ont des enfants, et comparer avec les statistiques moyennes du cabinet (p. ex.  : taux de rétention des avocates avec enfants comparativement au taux de rétention global; taux de promotion des avocates avec enfants comparativement vs au taux global de la promotion, rémunération moyenne des avocates avec enfants comparativement à la rémunération moyenne globale).
    • Suivre les statistiques de la prise des congés parentaux et leur durée entre les avocats et les avocates qui vont devenir parents (p. ex.  : taux de prise des congés parentaux chez les avocats nouveaux pères, durée moyenne du congé parental chez les avocates comparativement à celle des avocats).
    • Porter attention aux évaluations de rendement des avocates et des avocats parents afin d’assurer une évaluation exempte de préjugés, particulièrement reliés à la maternité et à la prise d’un congé parental.
  14. Former un comité de soutien à l’interne pour les avocates et les avocats parents

    • Créer un comité ou un cercle de partage pour les avocates et les avocats parents afin de partager leurs défis et leurs solutions pour atteindre un meilleur équilibre travail-famille. Assurer une participation autant des avocats que des avocates.
    • Sonder et impliquer les membres du comité sur l’élaboration des stratégies de rétention des avocates et des avocats parents. 
  15. Offrir des activités de développement d’affaires à l’intérieur des heures régulières de travail

    • Choisir de tenir des activités de développement d’affaires et de clientèle à l’intérieur des heures régulières de travail (entre 9  h et 17  h). 
    • Privilégier les dîners d’affaires ou les 3 à 5, plutôt que les 5 à 7.
    • Valoriser différents types d’activités de développement de la clientèle, telles que donner des conférences ou des formations aux clients.
  16. Offrir l’opportunité et valoriser le travail à temps partiel

    • Permettre aux avocates et aux avocats de choisir de travailler avec un horaire de travail à temps réduit, incluant une réduction proportionnelle des heures facturables. Que ce soit pour s’occuper d’un parent en perte d’autonomie ou d’un enfant en bas âge, cette opportunité pourra permettre à des professionnelles  et des professionnels du droit de demeurer en poste pendant les périodes de leur carrière où les obligations familiales sont plus considérables.
    • Une avocate ou un avocat qui choisit un horaire réduit ne devrait pas  subir de pénalité dans sa rémunération ou dans l’obtention de son boni, tant qu’il ou qu’elle atteint les objectifs adaptés à son horaire de travail.
    • S’assurer que les avocates et les avocats qui choisissent de bénéficier des mesures de flexibilité offertes par le cabinet, telles que le travail à temps partiel ou le télétravail, ne subissent pas de désavantages en termes d’attribution des dossiers, de rémunération et d’avancement de carrière.
    • Permettre aux avocates et aux avocats qui choisissent le travail à temps partiel et qui répondent aux exigences du cabinet d’accéder au partenariat au même titre que celles et ceux qui choisissent le travail à temps plein.